Valorisation par l’élevage des zones de relief

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En France, l’élevage d’herbivores s’est historiquement développé dans les zones difficiles. Il conserve une place particulièrement importante, sur les terres les moins fertiles ou mal adaptées à la mécanisation (pentues, humides, caillouteuses…) où pousse naturellement une végétation que seuls les ruminants sont capables de digérer efficacement : l’herbe.

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Relief et prairies

L’herbe « obligatoire »

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Tous les sols agricoles ne se valent pas : ils sont plus ou moins fertiles et faciles à travailler. Ainsi, des sols caillouteux peuvent difficilement être labourés. Il en est de même des pentes qui ne permettent pas l’accès aisé aux tracteurs et autres engins agricoles. C’est là que l’on trouve traditionnellement les prairies d’élevage.

Les bovins, ovins, caprins et équins ont en effet la capacité anatomique et physiologique de digérer l’herbe, voire les broussailles pour les chèvres, et d’aller pâturer dans des endroits peu accessibles. C’est grâce à cette faculté unique que l’on retrouve deux-tiers des élevages herbivores et des surfaces toujours en herbe dans les zones agricoles « défavorisées » (dont montagne, haute montagne, piémonts et zones sèches).

Ce sont des territoires affectés de contraintes physiques (altitude, pente, sols, climat, etc.) ou de fragilités socio-économiques. Les Etats membres de l’Europe ont jugé nécessaire d’y soutenir l'activité agricole par l'octroi d'aides adaptées. La mise en place d’une Indemnité Compensatoire de Handicap Naturel (ICHN) en 1976 a ainsi eu pour objectif de contribuer au maintien d'une activité agricole dans ces zones sensibles et à la préservation des communautés rurales, des écosystèmes et des paysages associés. L’élevage a bénéficié de ces soutiens spécifiques pour assurer son devenir, comme fer de lance du maintien d’une activité économique et sociale et d’une vitalité rurale. Entre 2007 et 2013, environ 100 000élevages et 4,5 millions d’ha ont bénéficié de cette prime.

Valorisation des prairies d’altitude

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Grâce au pâturage, l’élevage d’herbivores permet de valoriser les surfaces d’altitude en pente. En zones de montagne, ces surfaces en herbe omniprésentes sont utilisées l’été par des troupeaux de bovins et équins et par les petits ruminants (ovins, caprins) pour les zones les plus pentues. Les éleveurs montent leurs troupeaux entre mai et juin, quand ils jugent que l’herbe y est suffisamment abondante et les redescendent à l’automne : on parle de transhumance.

Cela leur permet aussi de « libérer » les terres autour de l’exploitation, et d’en faucher l’herbe pour constituer les réserves hivernales. Les pâturages d’altitude dits estives ou alpages, de propriété collective ou privée, peuvent aussi devenir une réserve fourragère de sécurité, utilisée par exemple en cas de sécheresse. Quand l’élevage disparaît d’une région et que les estives ne sont plus entretenues, des zones entières s’embroussaillent et le paysage se ferme.

Ce phénomène préoccupe notamment les stations de ski, car la neige tient mieux sur de l’herbe rase et l’abandon du pâturage d’été favorise, en hiver, le déclenchement des avalanches. En zones sèches, l’embroussaillement augmente les risques d’incendie comme c’est le cas dans les Pyrénées ou dans tout le Sud-Est. Certains villages encouragent la venue des transhumants voire aident financièrement les éleveurs pour qu’ils maintiennent l’alpage en l’état.

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Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.