Diversité des cultures et place de l’herbe

L’intérêt agronomique de la diversité des cultures

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Pour nourrir les ruminants de manière équilibrée, différents types de fourrages et de céréales sont nécessaires. Ainsi, les éleveurs cultivent généralement différents types de végétaux. Ils disposent autour des bâtiments de surfaces en prairies de pâtures et de fauche et quand le sol le permet, de surfaces en fourrages cultivés (maïs pour l’ensilage, prairies semées, luzerne..), en céréales variées (blé, orge, triticale…) voire en protéagineux comme le pois fourrager.

Diversification des assolements par commune en 1970 et 2010

Les élevages d’herbivores en polyculture-élevage ont donc la caractéristique d’avoir des assolements et des rotations diversifiés : sur la même parcelle, se succèdent différentes cultures complémentaires au fil des années.

Par exemple, du maïs produit une année, sera suivi de céréales pendant un ou deux ans, puis d’une prairie temporaire pour quatre à six ans. Ces successions culturales permettent de limiter les maladies, les mauvaises herbes, et l’appauvrissement du sol favorisés par les monocultures. Des rotations diversifiées permettent en effet de préserver la qualité des sols : à travers leur enracinement, plus ou moins profond, les cultures successives vont aller puiser des nutriments et de l’eau à différents niveaux et permettre au sol de reconstituer ses réserves plutôt que de les épuiser.

Ces complémentarités étaient historiquement utilisées avant l’apparition des intrants chimiques en agriculture et sont mobilisées en agriculture biologique pour supprimer les traitements phytosanitaires de synthèse.

L’herbe et ses multiples fonctions écologiques

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L’herbe caractéristique des systèmes d’élevage herbivore représente en France 60 % de la ration moyenne des ruminants et même 80 % de celle des bovins et ovins viande. Elle couvre 13 millions d’hectares : 3 millions d’hectares de prairies semées et cultivées, dites temporaires et 10 millions d’hectares de prairies permanentes ou naturelles et de parcours.

Le pâturage des herbivores permet d’entretenir des surfaces difficiles à cultiver tandis que les petits ruminants principalement (ovins, caprins) valorisent d’importantes surfaces de parcours plus ou moins boisées, à faible productivité. Ces surfaces d’herbe et de parcours sont reconnues pour leur intérêt écologique : non labourées, elles sont fertilisées principalement par les effluents des troupeaux et ne font pas ou peu l’objet de traitements phytosanitaires.

La qualité de l’eau est préservée par ces surfaces herbagères filtrantes. La « couverture » permanente par l’herbe qui reste présente toute l’année sur le sol, prévient également l’érosion en retenant les particules par ses racines. La prairie est par ailleurs reconnue comme un puits de carbone participant à la lutte contre le changement climatique. Associée aux haies qui l’entourent, elle est propice à la biodiversité en offrant des habitats semi-naturels peu perturbés, adaptés à de nombreuses espèces floristiques et faunistiques et propice à la  biodiversité.

Le pâturage permet d’ailleurs de créer une hétérogénéité végétale favorable au développement d’une diversité d’espèces florales, propices aux pollinisateurs. Enfin, la fertilisation organique par les bouses nourrit le sol et les nombreux insectes scatophages (dont les bousiers) qui transforment ces déjections en engrais précieux et en matière organique pour le sol. 

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Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.