Didier, éleveur en Bourgogne

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Didier, éleveur en Bourgogne

Didier est  éleveur de vaches charolaises Blonde d’Aquitaine dans la Nièvre en région Bourgogne.

On parle souvent de l’élevage comme contributeur au changement climatique. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Didier :La 1ère fois que j’ai entendu parler de ça, j’ai été vraiment surpris. Autant, quand j’utilise un tracteur, quand je laboure, que je sème, je contribue quelque part au réchauffement climatique. Mais en regardant mes prairies et mes vaches paître dedans, j’ai été surpris : je n’imaginais pas qu’elles émettaient du méthane en ruminant et participaient à ce réchauffement climatique.

Qu’avez-vous mis en place ou que pensez-vous mettre en place pour diminuer ces émissions de gaz à effet de serre ?

Didier :Moi, la première chose que je peux faire c’est déjà conserver mes prairies naturelles. Peut-être que les vaches émettent du méthane, mais la prairie naturelle contribue à stocker du carbone dans le sol. C’est un échange vertueux.

Chez moi, j’ai abandonné l’utilisation et l’achat de soja, j’ai essayé la luzerne, j’ai échoué mais il faut que je recommence. En attendant, je consomme du tourteau de colza et par ailleurs je cultive du colza sur mon exploitation. Le tourteau de colza que j’utilise, s’il ne vient pas de ma ferme directement,  vient d’une coopérative et donc de la région car l’usine n’est pas loin de chez moi.

Par ailleurs, je suis producteur d’énergie car j’ai mis un toit solaire au-dessus d’un de mes bâtiments d’élevage. De plus je suis en train d’étudier avec la chambre d’agriculture un projet de  plan bocager car j’ai des bosquets ; je suis en train de voir avec un technicien s’il y a matière à produire de la plaquette bois. Cette plaquette bois, je pourrais l’utiliser dans mon exploitation pour remplacer la paille sous les animaux ou la vendre dans la région pour alimenter des chaudières et donc produire de l’énergie.

Didier, éleveur en Bourgogne

Quels sont les services rendus par l’élevage à la société ?

Didier :A ce jour je n’ai pas l’impression d’observer au quotidien des effets de ce réchauffement. Cependant il faut toujours prévoir et s’adapter car ce réchauffement est prévu. S’adapter c’est une priorité. Dans ma région, le risque premier, c’est la sècheresse. J’ai la chance d’avoir des rivières qui coulent pas mal l’hiver et je ne désespère pas de faire, si besoin est, un projet de stockage d’eau pour subvenir à l’abreuvement de mes animaux et pour irriguer mes cultures l’été.