COP21 : L’élevage bovin et ovin au service de l’environnement

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Stockage du carbone, préservation du territoire, énergie renouvelable… Alors que la Cop 21 place la problématique environnementale dans toutes les conversations, une réalité mérite d’être rappelée : l’élevage, en particulier d’herbivores, rend plusieurs services environnementaux extrêmement précieux à la société.

Exploitation produisant la majeur partie de l'alimentation des ruminants. COP21 : l’élevage bovin et ovin au service de l’environnement.
Exploitation produisant la majeur partie de l'alimentation des ruminants.

L’élevage bovin et ovin tel qu’il est pratiqué en France constitue un maillon essentiel du cycle de l’agriculture. Il contribue à son enrichissement et à son développement. En fertilisant les surfaces agricoles de cultures par leurs déjections, les ruminants permettent de limiter fortement le recours aux engrais chimiques. De même, les animaux sont principalement élevés sur des exploitations où est produite la majeure partie de leur alimentation (90%). Ils consomment de nombreux coproduits inutilisés, des productions végétales qui ne peuvent être intégrées à l’alimentation humaine : foin, drèches de blé et de maïs, brisures de pois, pulpe de betterave, etc. Des millions de tonnes de déchets se trouvent ainsi naturellement recyclées chaque année.

Fertilisation des surfaces de cultures par les déjections des ruminants. COP21 : l’élevage bovin et ovin au service de l’environnement
Fertilisation des surfaces de cultures par les déjections des ruminants.

L’élevage d’herbivores joue également un rôle déterminant dans le maintien de la biodiversité de la flore et de la faune, aujourd’hui menacée par l’urbanisation croissante. En France, les exploitations bovines et ovines gèrent en effet au quotidien près de 13 millions d’hectares de prairies (permanentes et temporaires) et de parcours. L’élevage sur ces surfaces agit pour la préservation de la biodiversité floristique par la dissémination des graines, propice aux pollinisateurs, tandis que les exploitations bovines et ovines participent largement au maintien des 700 000 kilomètres de haies qui couvrent le territoire.

Maintien de la biodiversité de la flore et de la faune. COP21 : l’élevage bovin et ovin au service de l’environnement.
Maintien de la biodiversité de la flore et de la faune.
 

L’entretien de zones difficiles et la production d’énergie

L’élevage d’herbivores s’est historiquement développé en France dans les zones agricoles difficiles. Le pâturage des bovins et des ovins permet en effet d’entretenir des surfaces difficiles à cultiver, en montagne notamment, et ainsi d’éviter le développement des friches, causes régulières d’avalanches d’incendies. Il contribue également à entretenir des zones humides protégées où aucune autre culture n’est possible. Ces ensembles paysagers entretenus, constitués de prairies, de haies, mais aussi de bosquets et de lisières, forment des zones semi-naturelles peu perturbées par l’activité humaine. Ce sont autant de lieux de refuge, de nidification et de réservoirs de nourriture indispensables pour de nombreuses espèces animales. De manière plus générale, la préservation et l’entretien de ces surfaces d’herbe et de parcours préviennent l’érosion en retenant les particules.

Entretien des zones difficiles. COP21 : l’élevage bovin et ovin au service de l’environnement.
Entretien des zones difficiles.

A ces nombreux bénéfices environnementaux, s’ajoute depuis plusieurs années une autre réalité : les élevages de ruminants fournissent de l’énergie. Les élevages, et même les abattoirs, peuvent valoriser désormais les déjections, déchets et autres résidus organiques en biogaz. Ce dernier peut être utilisé directement au sein de l’exploitation, soit par une combustion dans une chaudière, soit en servant à produire de l’électricité et de la chaleur par cogénération. L’électricité produite rejoint alors le réseau national ou la chaleur des installations communales. Après transformation en biométhane, le biogaz peut aussi entrer dans le réseau de gaz naturel.

Les élevages d’herbivores ont également été marqués dernièrement par l’installation de panneaux solaires photovoltaïques destinés à produire de l’électricité injectée dans le réseau national. Environ 2,5 millions de mètres carrés de toiture sont construits chaque année sur les bâtiments d’élevage.