Bernard, éleveur en Midi-Pyrénées

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Bernard, éleveur en Midi-Pyrénées

Bernard est éleveur naisseur-engraisseur de Blondes d’Aquitaine dans le Gers en région Midi-Pyrénées

On parle souvent de l’élevage comme contributeur au changement climatique. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Bernard : Mes vaches ruminent, mangent de l’herbe et produisent des gaz à effets de serre, le méthane. Mais en même temps, l’herbe stocke du carbone par sa présence. Tout cela rentre dans un équilibre car sans les vaches, l’herbe ne serait pas là.
C’est, certes, une production de gaz à effet de serre mais je ne trouve pas cela très fairplay de mettre ça sur le même plan par rapport au CO2 produit par le pétrole et nos carburants. Ce carbone-là a été stocké pendant des milliers d’années et est déstocké en très peu de décennies alors que nous avons un cycle très vertueux du carbone, et qui, lui, est instantané.

Qu’avez-vous mis en place ou que pensez-vous mettre en place pour diminuer ces émissions de gaz à effet de serre ?

Bernard : 2 choses. D’une part, nous avons mis des panneaux photovoltaïques sur nos toits. Grace à cela nous produisons de l’énergie renouvelable et sommes fiers de participer à des économies de pétrole.
D’autre part, au travers des semis direct, nous essayons de bouger les sols le moins possible pour faire en sorte de ne pas faire de dégagement de carbone. Nous contribuons au maintien du stockage de carbone dans les sols.

Bernard, éleveur en Midi-Pyrénées

L’élevage et les cultures sont très complémentaires. Nos systèmes de polyculture-élevage sont en symbiose complète entre le végétal et l’animal. L’animal consomme de la verdure, de l’herbe et produit des déjections. Ces déjections produisent de l’engrais ; on s’en ressert pour les mettre sur nos cultures. Cela nous évite l’achat d’engrais minéraux.

L’élevage peut aussi être victime du changement climatique.  Est-ce que vous l’observez déjà  chez vous ?

Bernard : Oui. Le Gers est déjà une zone sèche et cela s’accentue tous les ans. La production de biomasse et la vie biologique des sols sont affectées. La production de biomasse par exemple est plus importante au printemps et en hiver qu’en été et en automne du fait du manque d’eau à ces périodes.
En réaction à cela, nous sommes en train de modifier nos systèmes de production de fourrages en se concentrant sur la production de fourrages en hiver et au printemps pour conserver notre autonomie fourragère sur le troupeau tout au long de l’année.