Des élevages pour de multiples usages

Des usages qui naissent et disparaissent

Texte

Les bénéfices de l’élevage recherchés par l’Homme ont évolué suivant des critères techniques ou économiques, mais aussi sociaux. Certains usages ne sont apparus qu’une fois l’espèce domestiquée. Ainsi, traire la chèvre pour en obtenir du lait n’a été pratiqué que 6 000 ans après la domestication de l’animal.

Au-delà de l’usage alimentaire, les animaux sont aussi utilisés pour leur force physique de traction ou pour des ressources autres que comestibles, comme le cuir et la laine. Ces différents usages ont contribué au développement de secteurs économiques, dont l’agriculture, mais aussi l’artisanat ou les transports.

Des élevages pour de multiples usages

Ainsi, à partir du XVIIIe siècle, les agronomes flamands et anglais révolutionnent l’agriculture en remplaçant la jachère par des cultures fourragères, dont la culture de l’herbe. Ce système dit « assolement de Norfolk » permet de mieux alimenter le cheptel ruminant qui produit plus de lait et plus de viande, répondant ainsi à une demande croissante des villes. Le bétail fournit en retour aux cultures des quantités importantes de fumier, un engrais naturel qui permet la suppression des jachères jusqu’alors incontournables (période sans culture des terres pendant laquelle la fertilité des sols est renouvelée) et une augmentation considérable des rendements agricoles.

Les valeurs d’usage de l’élevage peuvent se cumuler, disparaître ou réapparaître au fil des époques. Avec la diffusion du tracteur dans la deuxième moitié du XXe siècle en France, les races bovines de trait ont évolué vers des races sélectionnées pour la production de viande. Se développe alors un cheptel « allaitant », dont le lait des vaches sert à uniquement à allaiter les veaux, se distinguant du cheptel laitier dont le lait des vaches est orienté vers la consommation humaine. Dans la même période, le nombre de chevaux de trait chute de façon vertigineuse. Pourtant, cet usage du cheval revient aujourd’hui dans certaines exploitations viticoles pour labourer entre les vignes de façon écologique et le mouton devient « tondeuse naturelle » dans les parcs de nos villes…

Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.