Visite de l'élevage de Cyril, éleveur de Charolaises à Adilly dans les Deux-Sèvres

Texte

Sous la stabulation en bois très lumineuse, les vaches et les veaux charolais circulent dans la paille fraichement apportée. C’est la sortie de l’hiver et Cyril Aubin, éleveur à Adilly (Deux Sèvres) attend avec impatience le beau temps qui ressuiera les sols. Il pourra alors sortir les 90 mères charolaises et leurs veaux dans ses prairies alentours. L’herbe, c’est l’aliment principal de ce beau troupeau. Ce qui signe une alimentation naturelle et équilibrée.

Cyril cultive de la bonne herbe

Cyril cultive de la bonne herbe

Sur les 118 ha de la ferme, 90 sont consacrées aux prairies. Et qu’on ne s’y trompe pas, l’herbe, c’est une culture ! Cyril Aubin, gère essentiellement des prairies dites « temporaires ». C’est-à-dire qu’il doit être aux petits soins pour ces tendres herbages : les semer, les entretenir et les faire pâturer avec mesure et au bon moment. Pour qu’elles donnent le meilleur ! Un bel équilibre à trouver entre un bon rendement et une haute valeur nutritive, ce qui n’est pas le plus simple à réaliser. Cyril doit jouer avec une météo très capricieuse cette année. Mais c’est avec beaucoup de prairies, qu’on fait de la bonne viande ! Et qu’on réduit l’empreinte carbone d’un élevage bovin. Si, si, c’est prouvé ! Les prairies stockent du carbone, en grande quantité. D’où le programme « Life Beef Carbon » auquel Cyril adhère.

Il réduit l’empreinte carbone de son élevage

C’est quoi, au juste « Life Beef Carbon » ? Un ambitieux programme, lancé il y a deux ans, par 57 partenaires européens ! Objectif : repérer des systèmes d’élevage faiblement émetteurs de gaz à effet de serre. Et les promouvoir. Cyril fait partie des 2000 fermes suivies, comme d’autres en France, en Italie, Espagne et Irlande. Parmi les bonnes techniques qu’il a mises en place : le « pâturage tournant dynamique !». Un drôle de nom pour une pratique des plus sérieuses.

Favoriser l’envie de brouter des animaux

La base de cette technique ?  Diviser les prairies en plusieurs petits lots et y faire « tourner » les vaches en les changeant très régulièrement de pâtures. Un bonheur pour le troupeau, qui se gave d’une herbe au meilleur stade : tendre, riche, de grande valeur alimentaire et très digestible ! Un plat d’excellence, qui se renouvelle au fil des jours, car la pousse de l’herbe est gérée au mieux. Savez-vous que pour une vache, entrer dans une nouvelle pâture régulièrement stimule son envie et son instinct de brouter ? L’herbe est jeune, propre. Elle n’a pas été piétinée ni salie par des bouses fraîches. Chez Cyril, le bonheur est dans le pré, « en tournant » ! Tout le monde y gagne : les vaches, l'éleveur et le consommateur.

La coopération un engagement fort pour Cyril

L'importance de la provenance pour le consommateur

Au-delà du bien-être des bêtes, il y a le bien-être des éleveurs. Cyril y tient. Et cela commence par la reconnaissance du travail accompli et une rémunération correcte. « Nous avons mis en place la filière locale « Saveurs de Gâtines » dans ce sens ». Une marque et un contrat qui garantissent à la vingtaine d’éleveurs engagés, une rémunération supérieure de 50 cts € / kilo. En échange de quoi, ces éleveurs s’engagent à fournir des bêtes de races à viande de qualité, élevées localement et nourries selon des rations définies par un strict cahier des charges. 2 magasins, séduits par le concept, se sont engagés dans « Saveurs des Gâtines » car ils ont repéré que les consommateurs attachent de plus en plus d’importance aux produits issus du territoire local.

La coopération un engagement fort pour Cyril

En homme engagé, Cyril est très impliqué dans sa coopérative de producteurs, la CAVEB, Pour lui, l’organisation collective des producteurs reste un pilier porteur d’avenir. La CAVEB est une coopérative au service de 814 producteurs de viande (bovine, ovine, caprine). Sa mission : créer de la valeur ajoutée pour ses adhérents. « Il faut que nous commercialisions nos animaux sur des débouchés valorisants » confirme Cyril. Attaché aux valeurs de sa coop, Cyril conçoit la performance que grâce à la mutualisation et dans le respect de chacun. Engagé jusqu’au bout, il est aussi responsable du pôle « viande de qualité » à la SVEP, un atelier de découpe local, qui appartient à deux coopératives d’éleveurs dont la Caveb. Engagé tout au long de la chaine !