Des coproduits d’abattoir recyclés et valorisés

Une multiplicité de valorisation

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Depuis toujours, les parties des animaux d’élevage non utilisées pour la consommation humaine ont été récupérées pour de multiples usages : peaux pour les fourrures, cuirs pour les parchemins, boyaux pour les cordes, graisse pour l’éclairage public ou les cosmétiques, os en boutonnerie...

Ce « 5ième quartier », qui représente plus de la moitié du poids vif d’un bovin avant l’abattage est constitué de plusieurs catégories de produits : les abats ou produits tripiers, des coproduits alimentaires (sang, os et gras) qui ne sont pas ingérables directement mais qui sont transformés en gélatine par exemple, les peaux et enfin les sous-produits animaux non destinés directement à la consommation humaine mais servant de multiples usages industriels. Ces différents sous-produits sont transformés sur une quarantaine d’unités de production.

Diversité de valorisation des co-produits animaux

Répartis sur tout le territoire français avec une densité plus élevée dans les régions d’élevage, ces opérateurs regroupent les transformateurs, fondeurs et abattoirs intégrés. Ils collectent et transforment les sous-produits animaux issus de la filière viande en provenance des abattoirs mais aussi des ateliers de transformation de viandes et des boucheries. Leur rôle est de trier, traiter puis orienter ces deux millions de tonnes de co-produits d’origine animale vers les filières de valorisation adaptées. 

De façon complètement séparées et dédiées, d’autres unités de production traitent les animaux trouvés morts en élevage (équarissage) et les matériels à risques spécifiés (MRS) issus des abattoirs. Ces matières, représentant environ un million de tonnes, ne sont destinées qu’à des valorisations énergétiques voire agronomiques en respectant des règles très strictes d’hygiénisation. Au total, ce sont 3000 personnes qui travaillent dans activités de transformation des coproduits et équarrissage. 

Une réglementation européenne stricte sur les sous-produits animaux

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Dès le XIXème siècle, pour des raisons évidentes de santé publiquel’équarrissage a permis une gestion collective du ramassage et la destruction des animaux morts en élevage ou malades. Mais depuis la crise de l’ESB, l’encadrement de cette activité de collecte et gestion des sous-produits s’est drastiquement renforcé. L’UE classe les sous-produits animaux en trois catégories selon le risque sanitaire qu’ils représentent.

La catégorie 1 regroupe les sous-produits suspects de maladies transmissibles à l’homme ou aux animaux. Ceux-ci, comme le cerveau ou la moelle épinière des bovins de moins de 30 mois, classées MRS (Matériau à Risque Spécifiés) au regard de l’ESB, doivent être détruits par incinération ou combustion.

Les produits de catégorie 2 issus d’animaux morts en dehors de l’abattoir sont transformés en graisses et farines de viande et d’os pour produire de l’énergie ou des fertilisants après stérilisation.

La catégorie 3 est issue d’animaux sains abattus en abattoirs et déclarés propres à la consommation humaine (2/3 des sous-produits traités). Ces parties sont transformées en PAT (Protéines Animales Transformées) et en graisses animales. Elles sont principalement utilisées comme matières premières dans les aliments pour animaux de compagnie (« petfood ») mais aussi dans les détergents, produits d’hygiène, gélatines, lubrifiants. Par principe de précaution, les PAT sont interdites par l’UE dans l’alimentation des animaux d’élevage terrestres depuis 2000. 

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Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.