L’élevage et ses filières, demain

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L’élevage est devenu la cible courante de critiques dans les médias et l’opinion publique. De nombreux livres, des couvertures de magazines, des chroniqueurs en ont fait leur « cheval de bataille » à tel point qu’un responsable professionnel national, lui-même éleveur, se demandait récemment s’il n’y avait pas une nouvelle sorte de « bœuf émissaire ».

La crise sanitaire de la vache folle a été un des éléments déclencheurs de ce phénomène. La mondialisation des échanges et la diffusion de l’information montrent aussi souvent des systèmes d’élevage aux dimensions et fonctionnement sans avec ce qui existe couramment en France voire en Europe.

Les consommateurs, qui ont pour une bonne part perdu leurs « racines rurales », peinent à faire le lien entre les systèmes d’élevage, le fonctionnement de filières et les produits animaux qu’ils consomment. Il s’agit donc pour les filières viande et lait d’engager le dialogue pour donner à voir leurs atouts tout en expliquant les contraintes qui s’imposent à elles, de rechercher dans un maximum de transparence les pratiques les plus vertueuses pour reconquérir et conforter la confiance des consommateurs et citoyens.

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Renouer le dialogue avec la société, mieux faire connaître les modes d’élevage et leurs justifications, les produits et les filières associées, donner confiance et envie aux consommateurs, sont autant de chantiers urgents et cruciaux pour les filières. 

Inciter des jeunes à s’installer en élevage, en boucherie, à travailler en abattoirs et industries d’amont et d’aval, où de nombreux postes sont à pourvoir, permettrait de relever le défi de renouvellement des filières d’herbivores. Sans le savoir-faire de tous ces hommes et femmes, c’est non seulement la capacité à produire et donc la sécurité alimentaire, mais aussi toute la gastronomie française et la vitalité des territoires ruraux qui seraient compromis.  

Gagner en compétitivité à tous les maillons et sécuriser les approvisionnements par des contrats entre éleveurs et acheteurs sont des pistes explorées par les filières pour faire face à une concurrence mondiale accrue.

Faire reconnaître et rémunérer les services patrimoniaux, culturels, environnementaux, économiques et sociaux rendus par l’élevage et ses filières permettra de faire prendre conscience aux élus et citoyens de l’importance de ces activités. Ceci aidera à les pérenniser, dans un contexte où elles se heurtent à des difficultés économiques et à des atteintes à son image.

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Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.

La filière de la méthanisation en France et en Europe
Grâce aux installations de méthanisation (ou méthaniseurs), les élevages, laiteries et abattoirs peuvent également valoriser les déjections, déchets et autres résidus organiques en biogaz. Celui-ci peut être utilisé directement sur l’exploitation via une combustion dans une chaudière ou servir à produire de l’électricité et de la chaleur (par cogénération). 
Les défis des filières animales
Interpellées par la baisse de la consommation de viande, une concurrence mondialisée et l’ouverture potentielle du marché européen à de grands exportateurs, les filières de productions animales françaises réfléchissent aux conditions de leur durabilité, et notamment comment renouveler les générations d’éleveurs, de bouchers, d’employés d’abattoirs.
Dialoguer avec la société
L’opération « MADE in VIANDE » a été lancée en 2014 par l’interprofession bétail et viande (INTERBEV) et ses comités régionaux. Elle ouvre les portes chaque année au public d’environ 2000 sites, élevages, centres d’allotement, marchés aux bestiaux, abattoirs, boucheries durant une semaine en octobre.
Diversité des services rendus par l’élevage
Quatre catégoriesde services sont produites par l’élevage et ses filières : des services de production, des services de qualité environnementale, des services culturels et patrimoniaux et enfin de vitalité territoriale.
Et si l’élevage disparaissait ?
Que serait la France sans ruminants pâturant dans des prairies, sans éleveurs, sans filières de transformation et sans produits animaux avec toute la gastronomie associée ? 
Emergence et développement des critiques vis-à-vis des productions animales
L’éloignement des consommateurs de la production alimentaire et les évolutions de l’agriculture font naître aujourd’hui de multiples questions et incompréhensions. Celles-ci sont également ravivées par les crises sanitaires et par les critiques de certains mouvements associatifs végétariens ou de protection animale.
Encadrement sanitaire des élevages et de ses industries de transformation
Grâce à un réseau dense de vétérinaires et de laboratoires d’analyse, le suivi sanitaire et épidémiologique des élevages s’est perfectionné tout au long du XXe siècle. Ce maillage au plus près des exploitations traduit la relation entre éleveurs et vétérinaires en termes de limitation de la mortalité, mais aussi de suivi sanitaire régulier des troupeaux. 
Origine, traçabilité et proximité
La traçabilité (suivi du parcours de l’animal de sa naissance jusqu’à la viande) a été généralisée au milieu des années 1990 en France, puis en Europe.
Comportements alimentaires en France en 2013
Alors que les récentes crises ont provoqué un sentiment d’inquiétude vis-à-vis de l’alimentation, le plaisir de manger, cuisiner et la convivialité associée restent centraux pour les Français. Pour se rassurer, ils se dirigent vers les produits locaux tout en priorisant la praticité au quotidien.
Les systèmes de culture-élevage en agroécologie
L’agroécologie désigne un ensemble de pratiques agricoles visant à produire autant, voire plus, de denrées alimentaires tout en favorisant des services environnementaux et sociaux, et en limitant les intrants et les impacts négatifs sur l’environnement.
Introduction de pratiques agroécologiques sur une exploitation : un processus long
L’adoption de nouvelles pratiques sur une exploitation ne se fait pas du jour au lendemain : elle s’inscrit dans une trajectoire d’exploitation. L’histoire et les valeurs de l’agriculteur sont une donnée de base. Chaque changement implique aussi d’acquérir de nouveaux savoir-faire et équipements et de les adapter au contexte local. L’échange et l’action collective sont de puissants leviers d’accompagnement. 
Production d’énergie renouvelable par les exploitations d’herbivores
La particularité du secteur agricole réside aussi dans sa capacité à produire des énergies renouvelables. Ainsi, en France, 7500 exploitations d’élevage herbivore en produisent, principalement par des panneaux photovoltaïques intégrés aux bâtiments. À cela, se combinent et se développent la valorisation du bois-énergie et la méthanisation des effluents d’élevage, déchets agricoles, ménagers et industriels.