Les systèmes de culture-élevage en agroécologie

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L’agroécologie désigne un ensemble de pratiques agricoles visant à produire autant, voire plus, de denrées alimentaires tout en favorisant des services environnementaux et sociaux, et en limitant les intrants et les impacts négatifs sur l’environnement. Partie prenante d’une agriculture durable, elle s’appuie sur le fonctionnement naturel des écosystèmes et la mise en commun des savoirs collectifs issus des agriculteurs et de la recherche. L’élevage d’herbivores, par son lien au sol et la complémentarité entre animaux et végétaux, a déjà de nombreux atouts répondant à ce concept devenu projet de développement pour l’agriculture française.  

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Les systèmes de culture-élevage en agroécologie

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Combiner des pratiques diverses

Depuis les années 1980, la prise de conscience de ses impacts négatifs sur l’environnement a conduit le monde agricole à évoluer. En combinant les régulations naturelles et les interventions humaines, l’agroécologie vise à élargir la palette d’options disponibles pour mieux concilier production et environnement. Elle s’appuie sur les savoir-faire agronomiques des agriculteurs, intégrant le sol, la biodiversité, les cultures et l’élevage, et sur des techniques de pointe permettant de mieux cibler les interventions sur les animaux et les végétaux. En limitant les intrants (achats extérieurs d’aliments, de produits de traitements..) et en favorisant le recyclage des ressources naturelles, les systèmes agro-écologiques tendent à maximiser la production de services au bénéfice de l’ensemble de la société (eau et air de qualité, paysages variés, biodiversité…). Le concept d’agroécologie est aujourd’hui en France au cœur de la nouvelle loi d’avenir de l’agriculture qui vise à renforcer la compétitivité économique des exploitations agricoles, à mieux maîtriser leurs impacts environnementaux et à réaffirmer le lien entre activités et territoires de production. 

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Quelle place des ruminants dans l’agroécologie ?

L’élevage d’herbivores a de nombreux atouts structurels pour s’inscrire dans ce projet de transition agroécologique. Par le maintien d’une mosaïque paysagère hétérogène intégrant prairies, haies et cultures, l’élevage contribue à la préservation de la biodiversité et au stockage de carbone. Par sa forte autonomie et son lien au sol, l’élevage combiné aux cultures permet de nombreux recyclages internes d’effluents, de paille et autres coproduits. En limitant le labour, en conservant les arbres sur l’élevage et en restituant la matière organique aux cultures, il intègre des principes de l’agroforesterie et de l’agriculture de conservation des sols. De nouvelles pistes sont explorées pour encore améliorer et optimiser ces systèmes. Ainsi, la diversification des fourrages permettra d’améliorer l’autonomie – notamment en protéines végétales – et de mieux gérer les risques climatiques et épisodes de sécheresse qui risquent de se multiplier. La diversité génétique des races offrira la possibilité de produire des animaux toujours plus adaptables, résistants aux maladies, valorisant bien les ressources alimentaires cellulosiques non consommées directement par l’homme (herbe, coproduits de cultures…) et capables de supporter les périodes de restriction. La gestion de l’azote et du carbone pour limiter les pertes dans l’air et dans le sol restera un enjeu fort, en particulier grâce à des systèmes intégrant toujours mieux cultures et élevage, à l’échelle de l’exploitation ou du territoire. Enfin, la production d’énergie renouvelable à partir de déchets organiques et de panneaux solaires pourra contribuer à diminuer la consommation d’énergie fossile en France. 

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Note : Les illustrations, cartes et textes sont issus de L'Atlas de l'élevage herbivore en France aux Éditions Autrement. Ces éléments ne peuvent être utilisés pour un usage autre que personnel.