Reproduction des bovins

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L'ensemble des événements qui vont permettre au veau de naître s'appelle le vêlage. Il déclenche ensuite la mise en route de la lactation chez la mère, qui va nourrir le jeune bovin.

Les doses d’insémination : Les paillettes

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En élevage allaitant (élevage destiné à la production de viande), la monte naturelle est privilégiée pour des raisons pratiques. En effet, lors de la période de reproduction qui se situe au printemps, les vaches sont dans les prés, et tant la détection des chaleurs que la manipulation des vaches pour l’insémination sont plus délicates. Il y a toutefois entre 10 et 40% des femelles de races à viande qui sont fécondées par insémination artificielle.

Les reproducteurs laitiers

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L'insémination artificielle présente plusieurs avantages :

  • d’ordre sanitaire (limitation de la propagation des maladies sexuellement transmissibles et de la brucellose),
  • d’ordre génétique (choix des taureaux),
  • voire d'ordre économique (pas d’entretien de taureaux sur l’exploitation).

Mais l'insémination artificielle comporte aussi des inconvénients :

  • les manipulations plus importantes des animaux,
  • la nécessité de personnel supplémentaire,
  • des résultats de gestation moins élevés qu’en monte naturelle.

La gestation de la vache et les conséquences sur l'organisme

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La gestation de la vache dure au total 9 mois. Mais pendant toute cette durée, le fœtus ne grandit pas à la même vitesse : la plus grande partie de sa croissance a lieu au cours des trois derniers mois (du jour 190 au jour 282). Le poids du futur veau passe alors en moyenne de 4 kg (poids qu'il a mis 6 mois à atteindre) à environ 40 kg.

Pendant toute la gestation, les besoins alimentaires de la vache augmentent. Et pendant le dernier tiers de la gestation, l'organisme de la vache qui porte un veau doit maintenir en permanence deux objectifs un peu contradictoires :

  • Son alimentation doit pouvoir fournir suffisamment de matériau de construction au fœtus pour qu'il puisse grossir de 35 kg en 3 mois,
  • Mais pendant qu'il grossit dans l'utérus, le veau repousse la panse de la vache vers l'avant. Ce qui diminue un peu le volume de cet estomac et augmente la pression dans le ventre de la vache, à la fois sur l'appareil digestif, sur la vessie… et augmente le volume total de l'abdomen.

La vache doit donc manger plus avec un estomac plus comprimé. Elle devient donc particulièrement sensible aux problèmes alimentaires, mais aussi aux incidents sanitaires (infections, stress…) qui pourraient se produire pendant cette période.

Les signes annonciateurs du vêlage

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Pour prévoir à quel moment le début du travail va se faire, plusieurs critères sont observables :

  • Si la vache va faire son premier veau, le pis s'élargit, gonfle (œdème). Sur les vaches plus âgées, la montée de lait commence très peu de temps avant le vêlage.
  • Les ligaments du bassin de la vache se relâchent : ils se distendent, ce qui permettra au veau de passer à travers le bassin pendant la naissance. Cette relaxation fait descendre la base de la queue entre les pointes des fesses de la vache, si on l'observe de l'arrière. Le bout de la queue est aussi souvent "tout mou". Sans cet écartement physiologique, le veau ne pourrait être expulsé.
  • Un écoulement translucide de mucus apparaît à la vulve de la vache : c'est le bouchon de mucus qui bloquait l'utérus pendant toute la gestation qui se liquéfie pendant les jours qui précèdent la naissance.

L'observation du vêlage

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Il est important pour un éleveur d'observer ses vaches pendant le travail. Avant tout pour pouvoir la placer à temps dans un espace à part, où elle sera tranquille pour mettre bas. Mais également pour détecter à temps toute anomalie qui nécessiterait l'intervention du vétérinaire.

Toutefois, il faut déranger la vache le moins possible pendant le vêlage : certains éleveurs utilisent une caméra vidéo reliée à leur propre chambre à coucher pour pouvoir observer le travail de la vache qui a choisi de vêler pendant la nuit.

La position normale du veau dans l'utérus au moment du vêlage est très
importante : si le veau est bien positionné, la vache va pouvoir lui donner naissance sans aide extérieure. Mais dans environ 5 % des cas le veau est mal positionné dans l'utérus.

L'intervention de l'éleveur, ou du vétérinaire, devient alors impérative pour sauver le veau et sa mère. Parfois, il n'est pas possible de sortir l'animal par les voies naturelles. Le vétérinaire procède alors à une césarienne.

Les trois étapes du travail

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Avant de donner naissance au veau, la vache se couche. Ce qui a pour effet de ramener l'utérus à l'horizontale et d'améliorer l'efficacité des contractions utérines : la panse pousse alors passivement le veau vers l'arrière et les contractions le "guident" vers la sortie.

  • Première étape : dilatation du col utérin et début des contractions

Le premier stade du vêlage dure en général 4 heures (6 heures si la vache vêle pour la première fois).Le col de l'utérus, jusqu'alors contracté, se dilate. Dans le même temps, les premières contractions utérines, encore irrégulières, démarrent. Elles commencent à déplacer le fœtus vers l'arrière. Mais c'est la "poche des eaux" qui va se trouver entre le fœtus et le col de l'utérus.

  • Deuxième étape : l'expulsion du veau

Cette étape dure de 2 à 10 heures, une vache adulte donnant généralement naissance au veau en 3 heures. Les contractions augmentent en intensité et régularité, poussant le fœtus. La poche des eaux se rompt alors. Le fœtus progresse dans la filière pelvienne : ses pattes avant apparaissent d'abord à l'extérieur, puis sa tête. Ce qui permet de ne pas rompre le cordon ombilical pendant que la tête du veau est encore à l'intérieur (le veau ne pourrait alors pas respirer).

  • Troisième étape : la délivrance

Pendant cette troisième étape, le veau est au sol, encore englué, léché par sa mère, le cordon ombilical rompu. Le reste du placenta est alors expulsé de l'utérus, dont le volume a brutalement diminué, mais qui continue de se contracter. Ces restes de placenta, appelés "délivre", sont expulsés dans les 12 heures suivant le veau.

Si l'éleveur ne trouve pas ces restes aux côtés de la vache (cela survient spontanément dans 5 à 10 % des cas), il appelle alors le vétérinaire, qui va venir effectuer la "délivrance", soit en injectant des produits qui vont stimuler les contractions, soit en intervenant manuellement.
En effet, si ces tissus morts étaient laissés dans l'utérus, ils risqueraient d'y provoquer une infection.

Tous les veaux ne pèsent pas le même poids à la naissance. Cela dépend tout particulièrement de la race des parents. Les bovins Charolais, par exemple, sont des races "à viande" : ils sont très massifs et ont une masse musculaire imposante. Ce qui se retrouve dès la naissance sur leurs veaux, qui dépassent souvent 50 kg. Inversement, la vache Holstein, qui est une race laitière, a un format plus fin et ses veaux pèsent aux alentours de 40 kg.

Les premiers soins au veau nouveau-né

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Lorsque l'éleveur assiste au vêlage, dès la naissance du veau il va lui dégager les narines de toutes les matières liquides qui les bouchent et s'assurer que le veau respire normalement. Dans certains cas, suspendre le veau la tête en bas aide à éliminer ces matières de l'appareil respiratoire supérieur.
La désinfection du reste du cordon ombilical reste un geste important : une infection du nombril est une complication relativement fréquente.

Enfin, l'éleveur s'assure que le veau a tété très vite après sa naissance. En effet, le premier lait de sa mère est riche en anticorps. Pendant les 24 premières heures de la vie du veau, son intestin est perméable aux grosses protéines. Ces anticorps contenus dans le premier lait (dénommé colostrum) passent alors directement, du tube digestif, dans le sang du veau : il sera ainsi en quelque sorte passivement "vacciné" par sa mère. Ces anticorps ne durent que quelques semaines, mais c'est suffisant au système immunitaire du jeune veau pour prendre le relais dans la défense contre les infections.

Les inconvénients de la mise bas "au pré"

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Lorsque la naissance du veau se fait au pré, en l'absence d'intervention humaine, ce qui est relativement fréquent pour les vaches de race à viande, le plus grand risque pour un veau est de naître dans des conditions météorologiques défavorables, la plupart des vêlages se faisant en fin d'hiver, jusqu'au printemps. Le froid n'est pas particulièrement dangereux pour un veau sec, mais un temps humide et froid épuise rapidement les réserves d'énergie des veaux.

Aux Etats-Unis, une enquête nationale a montré que les mauvaises conditions météorologiques au moment de la naissance étaient la première cause de mortalité des veaux (un animal sur cinq).

Là encore, l'observation des animaux par l'éleveur permet de limiter toute déconvenue.

Récapitulatif du vêlage en image

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Le vêlage la mise bas chez le bovins

vêlage gestation bovinvêlage gestation bovin

vêlage gestation bovin

Monte naturelle ou insémination artificielle chez les bovins

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En élevage laitier (élevage dont la production principale est le lait), 90% des femelles sont fécondées par insémination artificielle. Un taureau dit "améliorateur" (c'est-à-dire qu’il apportera à la nouvelle génération un "plus" au niveau du critère de sélection choisi) peut ainsi engendrer de 100 à 200 000 veaux en 2 ou 3 ans. L'insémination artificielle permet donc de diffuser facilement le progrès génétique dans le monde ; elle offre de nombreuses garanties tant pour la qualité de la production qu’au niveau sanitaire. L’espèce bovine bénéficie aussi du fait que nous savons congeler ses semences (ce qui par exemple n’est pas le cas chez les porcins où la semence doit être utilisée "fraîche"). Il est ainsi possible d’exporter les qualités génétiques d’un taureau dans tous les pays et à n’importe quelle saison, sans avoir à déplacer l'animal lui-même.