La gestion des déjections

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La gestion des déjections

La gestion des engrais de ferme

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L'utilisation des lisiers et fumier comme engrais de ferme était la seule fertilisation possible jusqu'au 19ème siècle. Aujourd'hui elle se pratique toujours et depuis 15 ans, les installations d'élevages ont même été aménagées et améliorées pour optimiser l’utilisation de ces déjections. Cela a permis de diminuer l’achat des engrais azotés minéraux et de limiter les risques d’excédents vers le milieu naturel. Cette gestion optimale repose sur deux éléments :

  • Le stockage : En attendant d’être épandus sur les champs pour enrichir les sols, les effluents (fumier, lisier) sont stockés dans des fumières ou des fosses étanches pendant l’hiver, de manière à éviter tout risque d’écoulement vers l’environnement.
  • L’épandage : En connaissant les besoins des cultures et par des analyses de sols, les producteurs calculent pour chaque parcelle la quantité d’engrais organique qu’il est nécessaire d’épandre. L’épandage se fait selon des règles précises qui visent à éviter les excédents et prévenir les risques de pollution des nappes phréatiques et les nuisances au voisinage. Ces règles concernent par exemple  la période d’épandage, la présence de talus ou de bandes enherbées à proximité des cours d’eau, le respect d’une distance minimale par rapport aux habitations, etc.

La gestion des engrais de ferme

Les mesures de protection pour la progression de la qualité de l'eau

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Depuis 1994, des moyens importants ont été mis en œuvre pour rétablir et protéger la ressource en eau selon les objectifs fixés par la Directive Nitrates : La mise en place du Programme de Maîtrise des Polluants d’Origine Agricole (PMPOA) (1), l’encadrement réglementaire des élevages (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement 1993), la définition des zones vulnérables (1993 - 2003) et les programmes d’action qui y sont liés et l’application du Code des Bonnes Pratiques Agricoles (1993).

Plus de 80 000 éleveurs d’herbivores, essentiellement localisés dans les zones vulnérables, se sont ainsi engagés dans le PMPOA, visant surtout à améliorer la valorisation agronomique des déjections animales et des effluents d’élevage (stockage, épandage).

La gestion des déjections

Les éleveurs des zones vulnérables ont ainsi l’obligation de respecter les mesures relatives au programme d’action retenu et l’application effective de ces mesures entre dans la conditionnalité des aides de la Politique Agricole Commune. Grâce à l’ajustement des pratiques agronomiques dans le cadre des ce programme, pour un même rendement des cultures, les apports d’azote de synthèse se sont réduits de près de 10 % en moyenne et jusqu’à 30 % dans certaines régions comme la Bretagne. L’évaluation du PMPOA réalisée en 2008 par l’Institut de l’Elevage montre que la qualité de l’eau s’améliore dans les zones les plus sensibles : les concentrations en nitrates y ont amorcé une baisse entre 1993 et 2005, cette diminution pouvant atteindre jusqu’à – 13.5mg d’azote par litre. Une étude récente de l’Ifen (Institut Français de l’Environnement) montre que sur les 25 bassins situés en 2007 au-dessus de la moyenne nationale, plus de la moitié présente une tendance en baisse entre 1998 et 2007. Parmi ces bassins majoritairement agricoles, la Bretagne se distingue avec les baisses les plus importantes, jusqu’à - 20 %, région où par ailleurs les apports azotés ont conjointement diminué de près de 30 % sur la même période. La situation reste fragile dans ces régions, mais ces résultats montrent que les efforts collectifs réalisés par les éleveurs et les pouvoirs publics commencent à porter leurs fruits.

(1) Programme mis en place en 1993 par les ministères chargés de l’agriculture et de l’environnement et les filières d’élevage, pour protéger les milieux aquatiques, en réduisant les pollutions par les nitrates et phytosanitaires. Le programme vise notamment à aider les éleveurs à réaliser les investissements de stockage et de gestion des effluents d'élevage.