Visite du Marché aux bestiaux de Parthenay

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Denis adore son métier. Chef des ventes pour le marché au cadran des bovins, ce n'est pas banal ! C’est à Parthenay que ça se passe, tous les mardis. Quand Denis Coudreau lance les ventes, c’est casque audio sur la tête et micro bien en main. L’adrénaline monte avec les enchères. Sa voie est basse, sûre et précise. Parfois le ton monte ou s’arrête, par surprise. C’est pour doper la vente ! Tout un art.

Du haut de son bureau vitré, Denis supervise les estrades du public

Des enchères montantes et exaltantes

Du haut de son bureau vitré, Denis supervise les estrades du public, le ring et la pesée à l’arrivée des lots. « Leur numéro s’affiche sur l’ordinateur devant moi, avec leurs caractéristiques : race, poids, provenance... Tout est informatisé. Dès que les bovins entrent sur le ring, la vente commence ! ». C’est le chef des ventes qui fixe le prix de départ, une mission délicate. Pas de diplôme requis, mais une excellente connaissance de la conformation des animaux et une solide expérience.  « On part alors pour des enchères montantes, par tranche de 10€. Il faut aller vite, motiver les acheteurs ». Sur le ring, un bouvier n’hésite pas à faire bouger les animaux, pour séduire les acheteurs.

Des ventes anonymes

Boitier numérique en main, les acheteurs, assis sur les gradins, peuvent acheter en toute discrétion. Un clic suffit pour faire monter l’enchère. Quand la vente atteint son maximum, le lot est attribué... dans le plus grand secret. Seul l’heureux acheteur est mis au courant, par une touche restée lumineuse pour lui seul. Le chef des ventes est en copie de cet achat. Le cadran plait pour ça : des relations acheteur-vendeur saines, préservées par l’anonymat. Pas de pression de négociation possible. Pour conclure la vente, il faudra encore que le vendeur confirme son accord sur le prix des animaux. Et que l’acheteur paie comptant (pour les petites sommes) ou apporte une caution bancaire. Une garantie de paiement qui séduit les professionnels.

Sept bouviers sous l’immense hall

Pas de passe-droit pour vendre ses bêtes avant les autres. « Les bovins sont vendus dans l’ordre où ils arrivent, avec le numéro qu’on leur attribue à ce moment-là. Tout est réglé comme du papier à musique, sous l’immense hall qui abrite un dédale de box, mis aux normes récemment. « A partir du moment où l’éleveur arrive et décharge ses animaux, il ne les verra plus s’ils sont vendus, c’est le personnel du marché qui les prend en charge ». Mise en lots, conduite au ring, regroupement par lot d’acheteur... Pas moins de sept bouviers s’affairent tous les mardis. Un drôle de ballet, spectaculaire pour les non-initiés !

Sept bouviers sous l’immense hall

Sauvés par le cadran

C’est l’introduction de la vente au cadran en 2011, qui a sauvé le marché de Parthenay. Le plus grand marché aux bestiaux de France est alors en pleine décroissance. Innovation gagnante : « nous avons multiplié par dix le nombre moyen d’apports en 5 ans ».  Le principe du cadran a vite séduit : ouvert à tous, simple et transparent. Les ventes, anonymes et montantes, donnent à chacun une chance de vendre son bétail au meilleur prix.

On vous attend !

Chaque semaine, 250 animaux sont présentés et 85% sont vendus. Broutards, taurillons, "bêtes à viande" : l’offre est variée et issue essentiellement d’élevages du territoire Poitou-Charentes. Vous êtes curieux ? Les animaux arrivent entre 8h et 13h30. La vente démarre dès 13h30. On peut même manger sur place, au milieu des professionnels. Ambiance garantie !

Pour en savoir plus sur les métiers de la Mise en marché des animaux