Visite de la boucherie de Romuald à Ligugé dans la Vienne

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Sa nouvelle boutique lui va comme un gant ! Elégante, chaleureuse et haute en couleurs. La boucherie de Romuald Gourbault est décorée de bleu et de bois blond. Très tendance. Installé à Ligugé, près de Poitiers, il fait partie de ces nouveaux bouchers qui balaient d’un revers de main l’image du « gros boucher rougeaud pas causant ». Elégant dans sa veste-tablier grise, son regard chaleureux accueille les clients qui entrent en toute confiance.

" La traçabilité et la qualité, c’est le cœur du métier "

L’approvisionnement est très local

La confiance : une règle d’or pour cet orfèvre de la boucherie, qui comptabilise 32 années de métier. « La traçabilité et la qualité, c’est le cœur du métier. Tout notre approvisionnement est local, notre chevillard de confiance se fournit dans des élevages proches, qui élèvent des races à viande de qualité ». Chez Romuald, on trouve même de la Parthenaise, une viande tendre et gouteuse, exceptionnelle.

Les trentenaires veulent cuisiner la viande

« La relation avec des clients qui lui font confiance » : c’est ce qui lui plait, à Romuald ! Leur faire plaisir, en perpétuant à la fois des plats traditionnels, qu’il mijote « maison », comme le farci poitevin, le chevreau à l’ail vert ou le pâté de Pâques et l’ouverture sur l’innovation et vers les nouveaux consommateurs qui lui demandent « comment cuisiner tout ça ». Il a même des demandes pour ouvrir des cours de préparation de boudin et de saucisses maison ! « Les émissions culinaires comme les Top Chef et compagnie, on fait beaucoup pour remettre les gens devant les fourneaux, concède Romuald. On ne m’aurait jamais demandé des joues de porc et la façon de les préparer il y a dix ans ».

Les enfants redemandent « la tête de veau »

Il n’y a pas que les jeunes trentenaires que le gentleman-boucher parvient à séduire. Chez lui, les enfants ne restent pas longtemps des sceptiques du boudin ! Peu habitués à certaines préparations bouchères, ils apprennent à goûter avec Romuald  et apprécient. Sa meilleure performance, c’est à la tête de veau qu’il la doit ! Habitué des portes ouvertes, il fait régulièrement visiter laboratoire et chambre froide aux scolaires intrigués. Le grand succès, c’est la tête de veau dans le frigo ! « Même pas peur, les enfants en redemandent…et veulent toucher pour de vrai ». Le meilleur des apprentissages reste le terrain, pas vrai ?

Il transmet le goût du métier

Il transmet le goût du métier

La transmission, c’est son truc à Romuald. Donner le goût du métier, des bons produits, du fait maison… Il ne s’en lasse pas. Enseignant pendant sept ans pour les apprentis bouchers, il a su transmettre sa passion à de nombreux jeunes. Aujourd’hui installés comme artisans bouchers, ils passent le voir. « On parle métier, ça fait plaisir ». Des apprentis, Romuald en forme deux actuellement, dont Djengo Kaïta, arrivé du Mali il y a quatre ans et devenu « accro » au métier. « Il est passionné et aime travailler toutes les viandes, il faut toujours lui donner quelque chose à faire » se réjouit l’artisan boucher devant une telle relève.

Le métier  de boucher a de l’avenir

« Le métier a de l’avenir, ça oui ! ». Après des années de déclin, Romuald peut enfin se réjouir. Aujourd’hui, dans le Poitou, des jeunes se lancent à nouveaux et créent de toutes pièces de nouvelles boucheries. Un vent de renouveau souffle sur la boucherie traditionnelle, appuyé par de jeunes générations qui redécouvrent la saveur des viandes de qualité avec le plaisir de la cuisine.