La viande alliée du plaisir

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Après une journée harassante, où notre tête est au bord de l’implosion et l’énergie en bas des chaussettes, qu’il est tentant de tourner le dos aux fourneaux pour se composer un plateau télé avec tout ce qui nous tombe sous la main ! Repas vite avalé, repas vite oublié ! La tentation pointe alors souvent le bout de son nez de pallier cette insipidité avec des petits riens et autres carrés de chocolat qui viendront compenser les frustrations à merveille et enfin nous apporter le plaisir qui a tant manqué ! Le seul problème est que tout ceci laisse un arrière goût de regrets et de culpabilité !

La viande alliée du plaisir

A l’inverse de cela, il suffit de prononcer des mots comme gigot, daube ou pot au feu, pour que mille souvenirs remontent à la surface : ceux venus du fond de l’enfance, des petits plats du dimanche de notre grand-mère ou ceux plus récents de bons dîners entre copains ou en famille. Ces plats culturellement bien ancrés sont souvent articulés autour de la viande qui apparaît comme l’alliée incontournable de ces moments de partage.

Inscrit par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010, « le repas gastronomique des Français  » est composé d’entrées attrayantes, de plats goûteux, de tendres desserts… et de beaucoup de convivialité ! Nos préparations culinaires se sont transmises de cuisinières en cuisiniers, enrichies ou modifiées au fil des générations. Chacun d’entre nous conserve ainsi jalousement sa petite recette favorite. Notre culture, notre histoire personnelle, nous a conduits à associer au goût, beaucoup de plaisir.

La viande, souvent présente, structure ces plats. Associée aux légumes, aux épices et aux aromates, transformée par la cuisson, la plus petite bouchée de viande peut devenir un repas de fête et créer un moment d’exception !

Lorsque j’évoque ma blanquette de veau, de multiples sensations et saveurs m’envahissent. Je ressens le moelleux des morceaux, le croquant des petits oignons, la douceur de la sauce crémée. Me revient aussi, l’arôme délicat du veau associé au fumet des champignons. J’entends les rires des convives autour de la table… Plus simplement, une entrecôte bien saisie, relevée de poivre mignonnette et d’un peu de fleur de sel, quelques pommes de terre et courgettes sautées à l’ail et me voilà en train de voyager…

Consommer des aliments avec plaisir, c’est la clé de mon « équilibre alimentaire ». Il est bien difficile en effet de percevoir le rassasiement et donc d’ajuster les quantités consommées à nos besoins si cet aliment ne nous apporte pas de plaisir. Soyons donc exigeants avec nous-mêmes ou avec les autres. Rechercher les bons produits, se réapproprier les recettes traditionnelles, expérimenter de nouvelles préparations, cela prend parfois un peu de temps mais ensuite combien de moments de bonheur pour soi-même ou pour ceux que l’on aime !

 

Dominique SAUTERAUD          

Diététicienne-Nutritionniste libérale